Interview – A la rencontre de Quentin, ambassadeur au service du Handicap dans nos crèches

A l’occasion de la Semaine du Handicap qui a lieu du 14 au 22 novembre, nous sommes allés à la rencontre de Quentin Haguenau, puériculteur de formation, qui exerce désormais au service de l’insertion des personnes en situation de handicap auprès de nos crèches. 

En quoi consiste ton rôle d’ambassadeur Emploi Handicap ? 

« L’objectif initial était d’avoir aux quatre coins de la France des points de contact plus facilement joignables qu’au siège. Ceci, afin de pouvoir échanger autour du Handicap tout en apportant des conseils et des réponses aux questions des directrices de crèches, pour qui le Handicap reste encore un sujet difficile à aborder, tant d’un point de vue personnel que situationnel. En ce sens, il faut rappeler que le Handicap est encore souvent porteur d’une image négative. On stigmatise encore beaucoup le sujet avec l’image de "celui qui n’a plus de bras, celle qui est dans un fauteuil roulant parce qu’elle est paraplégique ou pire". Il s’agit de ne pas d’oublier que le Handicap ne se limite pas à ça. C’est aussi moi Quentin, qui porte des lunettes et sans elles, je ne peux plus travailler ou bien la personne diabétique qui a envie de donner un sens à sa vie.
Pour moi, il est nécessaire de pouvoir donner la parole à ces personnes-là. 

Ainsi, c’est important de pouvoir mettre des mots sur le handicap, enclencher les démarches pour que les personnes concernées puissent mieux vivre leur quotidien. 

Pourquoi t’es-tu engagé dans cette démarche ? 

« Tout simplement, il y a eu cet appel à candidat avec l’objectif de promouvoir l’insertion des personnes en situation de handicap intégrées dans les crèches Les Petits Chaperons Rouges. Face à cela, et au vu de mon passé, de ma situation personnelle, je me suis dit que j’étais la personne idéale pour accompagner ce sujet. J’ai la conviction qu’il est sidérant de perdre des talents incroyables pour la simple raison du Handicap. Mon souhait, c’est de véritablement sensibiliser les professionnels au quotidien, les services dédiés aux Ressources Humaines, et qu’ensuite soit intégré un référent pour pouvoir réagir au mieux. Je pense que si l’on devait aller encore plus loin, l’idéal serait d’organiser des interventions pour parler du Handicap aux côtés de nos professionnels, pas seulement en crèches mais plus largement dans le système éducatif, auprès des collèges, lycées, etc. Selon moi, le Handicap mérite d’être un peu plus ouvert et ne pas juste se contenter de dire, il ou elle a une maladie rare mais balayer un peu plus large dans ce qui rend infirme un individu. Par exemple, je mets quiconque au défi de déceler le handicap d’une personne qui est diabétique, de celle qui n’a pas cette maladie. » 

Auparavant, tu avais déjà eu des expériences de l’accompagnement du handicap ? 

« Oui, tout d’abord parce que j’ai acquis mon diplôme d’infirmer en 2016. Ensuite, j’ai travaillé deux ans auprès d’enfants et adolescents en situation de handicap. Puis, de nouveau deux autres années au plus près d’enfants, adolescents et jeunes adultes atteints de polyhandicap, d’autisme sévère. »

Quels sont tes projets pour la suite ? 

« Disons que pour l’instant la casquette d’Ambassadeur Emploi Handicap est en train de se créer à travers la France. En ce sens, je pense que les projets concrets arriveront en 2023 puisque pour l’instant on est un peu en train de créer notre rôle, nos missions, nos tâches… de façon à être la première ligne du service handicap. Je pense que d’ici l’an prochain, on va se mettre en ordre de marche pour déployer les projets.

Ceci dit, ce que je fais désormais c’est que lors des réunions avec les Directrices de régions, j’en profite toujours pour placer ma position d’Ambassadeur Emploi Handicap auprès de nos crèches et d’en discuter avec elles, afin de savoir si elles ont des situations qui se présentent sur ce sujet. En faisant connaître mon rôle, cela permet qu’une fois que nos missions sont pleinement définies, je peux ensuite rapidement commencer les projets, leur élaboration en tout cas. » 

Peux-tu nous dire le message que tu souhaites passer aux personnes qui hésitent à s’engager au service du Handicap ? 

« Je pense que la première chose est de dire que s’il y a un doute, il faut commencer par venir échanger avec nous les ambassadeurs. 

Ensuite, il faut être ou apprendre à être à l’aise avec le Handicap et pouvoir l’aborder sous toutes les coutures. Une chouette expérience à vivre jour après jour. »