Comment favoriser le développement de l’autonomie de bébé ?
L’autonomie ? un grand mot sous lequel de nombreuses idées se cachent !
Explications…
L’autonomie s’accompagne en suivant le rythme de chaque enfant. Voici quelques astuces pour aider votre bébé dans cette découverte qui s’effectue très tôt et qui progresse lors des premières années de vie ! Plus l’enfant grandit, plus l’autonomie se développe.
Qu’est-ce que l’autonomie ?
Vous le remarquerez très tôt, votre enfant cherche à faire les choses par lui-même : attraper sa couche, se retourner, tenir sa cuillère ou son biberon… Des détails du quotidien qui sont autant de manifestations de son envie de faire, d’expérimenter.
Être autonome c’est faire par soi-même, quand on en a envie et dans un cadre sécurisé. Cela est bien différent de faire seul. La présence et les échanges avec l’adulte sont indispensables pour accompagner l’enfant sur le chemin de l’autonomie.
Par exemple, votre bébé aime (et sait) tenir son biberon mais il a toujours besoin de vos bras durant ce moment riche pour lui : votre enfant mange par lui-même et a surtout plaisir à partager ce moment avec vous.
Le développement de l’autonomie n’est pas un apprentissage mais un mouvement naturel de l’enfant. L’adulte n’apprend pas à l’enfant à être autonome : il met en place un environnement (matériel et humain) qui favorise l’autonomie.
Comment favoriser l’autonomie chez son enfant ?
Notre rôle d’adulte et de parents est de rendre possible cette autonomie chez l’enfant en :
- Donnant à l’enfant du temps pour expérimenter son autonomie
- En utilisant du matériel qui l’aidera à faire par lui-même
- En n’intervenant pas quand il cherche une solution ou fait par lui-même sans en être frustré
- En observant et reconnaissant ses capacités et en l’encourageant.
- En étant confiant dans ses compétences.
« La confiance en soi et la sécurité sont les fondements d’une prise d’autonomie sereine. »
Il est primordial pour un enfant de se sentir en sécurité (physique et psychique) pour explorer, expérimenter le monde qui l’entoure et donc gagner en autonomie. Cela lui permet d’avancer sur le chemin du « je veux faire ».
Pour autant, chaque étape de cette prise d’autonomie s’effectuera en fonction de l’âge et du rythme de chaque enfant. Et même si « c’est pour faire comme les grands », il ne l’est pas encore !
Le besoin d’être autonome c’est être grand : non
Accompagner l’autonomie de votre enfant c’est aussi accepter les moments dits de régression.
Par exemple, il sait manger par lui-même mais aujourd’hui, il refuse et vous demande de l’aide. Pas d’inquiétude, il ne perd pas ses nouvelles compétences, ni son autonomie, il ne fait pas le bébé. Peut-être est-il tout simplement fatigué ? Peut-être qu’il traverse une phase de développement intense et acquiert de nouvelles compétences ? Peut-être que la famille s’est agrandie et qu’il cherche encore plus votre attention ?
Pour grandir, votre enfant a besoin de s’appuyer sur des bases solides. Les retours en arrière sont donc fréquents au cours du développement et de l’acquisition de nouvelles compétences. « Je reviens à ce que je connais pour m’élancer encore mieux vers une nouveauté ». Accepter ces régressions transitoires fait donc partie de l’accompagnement vers l’autonomie.
Et même si votre enfant sait faire par lui-même, il n’aime pas faire seul : il a besoin de la présence de ses parents pour faire par lui-même. C’est l’âge où le regard de l’adulte est indispensable que ce soit lors des moments de vie quotidienne (repas, repos, soins) ou pendant les temps d’éveil (jeux spontanés ou activités).
Bien sûr, en fonction de l’âge de l’enfant mais aussi de ses capacités/compétences, il ne sera pas autonome dans les mêmes domaines.
Quelle autonomie et à quel âge ?
Même s’il ne pourra pas faire par lui-même avant un certain âge, l’accompagnement vers l’autonomie débute très tôt et même dès la naissance en donnant une place et une possibilité d’action à votre enfant dans tous ses soins et à tout moment de la journée.
En verbalisant ce que vous faites lors des soins, en lui demandant d’y participer même s’il ne le peut pas encore, vous encouragez sa participation et donc son autonomie.
Par exemple : « tend ton bras pour que je te mette ton body » « tiens moi la couche » etc… sont autant de propositions qui encouragent la participation et donc l’autonomie. Même s’il n’est pas encore capable de tendre son bras par exemple, votre bébé vous répond lorsque vous le sollicitez et attendez sa réponse, cela l’encourage dans son désir de communiquer et d’être acteur.
Puis vers 1 an (parfois plus tôt ou plus tard), vous remarquerez que votre enfant ne supporte plus d’être passif : par exemple être allongé sans rien faire sur la table à langer. Votre enfant a besoin de participer. Plus vous rendrez sa participation possible, plus il prendra plaisir et développera son autonomie : ouvrir son body, dégrafer sa couche ou dans un autre contexte prendre sa cuillère, aller s’allonger dans son lit etc…
Parfois, l’adulte ne pense pas l’enfant capable de réaliser certains actes alors que celui-ci est très demandeur.
En exemple l’introduction de la double cuillère lors d’un repas de bébé. Certes le tout-petit ne mangera pas avec dès le début, cela lui permettra juste dans un premier temps d’appréhender l’objet. Puis, par envie et parce que le bébé imite l’adulte, il fera le geste de mettre la cuillère dans sa bouche. Pour finir par la remplir de nourriture qu’il ingurgitera. Aussi, la cuillère peut être donnée à l’enfant dès 4-5 mois.
Le mot d’ordre est « faites-lui CONFIANCE » !
Pour accompagner son enfants sur le chemin de l’autonomie, les échanges entre lui et vous sont primordiaux.
L’autonomie passe aussi par la parole adressée à l’enfant
En sollicitant votre enfant verbalement pour qu’il participe à quelque chose, pour qu’il vienne quelque part etc… vous l’accompagnez dans son développement. Il est alors nécessaire de réussir à se retenir d’intervenir physiquement.
Le saviez-vous ? Un enfant a besoin de plus de temps pour recevoir un message et y répondre : il faut compter environ 7 secondes, soit 7 « Mississipi », pour être assuré que votre message soit traité par votre enfant. Et 7 secondes c’est long ! Surtout dans le rythme effréné des adultes (allez-y, « un Mississipi, 2 Mississipi… » jusqu’à 7). Cette différence d’avec l’adulte est liée à l’immaturité du système nerveux de l’enfant et à la vitesse de conduction de ce dernier.
En laissant ce temps de traitement et de réponse à votre enfant, vous lui donnez la possibilité d’être acteur et donc d’être autonome. Par exemple : « vient dans la salle de bain pour changer ta couche », attendez 7 Mississippi.
L’autonomie dans la vie quotidienne, oui, mais aussi lors des temps d’éveil.
L’étape de l’acquisition de l’autonomie passe aussi par le jeu
Dans ses jeux, votre enfant va être confronté à de nombreuses difficultés. En tant que parents, il nous est naturel de vouloir aider l’enfant quand il rencontre une difficulté, ce n’est pourtant pas forcément la meilleure chose à faire.
Si votre enfant ne réclame aucune aide et ne manifeste pas de frustration, il est important de le laisser trouver sa solution grâce à l’expérimentation. Ainsi, vous encouragez sa pensée critique, sa créativité pour trouver sa propre solution. S’il vous réclame de l’aide vous pouvez en fonction de son âge l’encourager à persister par exemple : « montre-moi comment tu mets le triangle à sa place, je suis sûr que tu peux y arriver », ou l’aider s’il est trop frustré.
Vous pouvez également organiser sa chambre ainsi que d’autres espaces de la maison (si c’est possible) pour qu’il puisse avoir accès à ses jeux ou à du matériel qui l’intéresse sans avoir besoin de vous solliciter. Meubles bas, boites de rangements, petite table, boites à chaussures, paniers etc… sont autant de soutiens à son désir de faire par lui-même et à exercer ses compétences en toute occasion.
Le matériel du quotidien représente une plus grande richesse que les jouets, et il permet à l’enfant d’exercer ses compétences en conditions réelles. Dès lors qu’il ne représente pas de danger pour l’enfant, vous pouvez lui mettre à disposition. Par exemple : grande cuillère en bois, boites de conservation pour ne pas dire tupperware, livres, éléments de la nature, cartons, habits d’adulte, sacs (pas plastique bien sûr) etc….
Les activités de la vie quotidienne, le bain, le repas, le change, les courses, le rangement etc… sont autant de situations que votre enfant investie et dans lesquelles il souhaite être acteur. Souvent laissées pour compte, elles sont pourtant les plus riches en apprentissages quand il y participe activement et elles favorisent le développement de l’autonomie !
Petit plus non négligeable : quand l’enfant devient autonome lors de temps d’éveil, il développe sa créativité, sa communication, sa pensée critique, son côté citoyen responsable et sa coopération !
Quel est le rôle et l’importance de l’autonomie chez le jeune enfant ?
L’autonomie joue un rôle crucial dans le développement global de l’enfant. Voici quelques-uns des principaux rôles de l’autonomie chez l’enfant :
- Développer de la confiance en soi : L’autonomie permet à l’enfant de développer un sentiment de confiance en ses propres capacités. Lorsqu’il est encouragé à prendre des décisions et à accomplir des tâches par lui-même, il acquiert la confiance nécessaire pour faire face aux défis et aux situations nouvelles.
- Acquérir des compétences pratiques : L’autonomie permet à l’enfant d’acquérir progressivement des compétences pratiques nécessaires dans sa vie quotidienne. Cela inclut des activités telles que s’habiller, se nourrir, se laver, se brosser les dents, ranger sa chambre, etc. Lorsqu’il est encouragé à accomplir ces tâches de manière autonome, l’enfant développe des compétences essentielles à sa future indépendance.
- Développer la pensée critique et de la résolution de problèmes : L’autonomie favorise le développement de la pensée critique chez l’enfant. En lui donnant la possibilité de prendre des décisions, de résoudre des problèmes et de faire des choix, nous lui permettons d’exercer sa capacité à penser de manière autonome, à analyser les situations, à faire des choix, à exprimer ses opinions et à évaluer les conséquences de ses actions.
- Favoriser l’adaptabilité et la prise de responsabilités : L’autonomie aide l’enfant à développer des compétences d’adaptation et à faire face aux changements. Lorsqu’il est encouragé à prendre des responsabilités et à prendre des décisions en fonction de ses propres valeurs et de ses intérêts, il devient plus apte à s’adapter aux nouvelles situations et à prendre en charge sa propre vie.
- Encourager l’exploration et la créativité : L’autonomie offre à l’enfant la liberté d’explorer son environnement et de développer sa créativité. Lorsqu’il est autorisé à exprimer ses idées, à poser des questions et à expérimenter, il développe sa curiosité naturelle et sa capacité à penser de manière indépendante. C’est la fameuse phase du « pourquoi ? ». Répondre autant que faire se peut aux différentes questions de l’enfant (avec des mots compréhensibles selon son âge) aura un impact positif sur son développement, et donc dans sa prise d’autonomie
- Développer l’identité personnelle : L’autonomie joue un rôle clé dans la construction de l’identité personnelle de l’enfant. En lui permettant de prendre des décisions et de faire des choix qui reflètent ses intérêts et ses valeurs, on l’aide à développer un sens de soi plus fort et une compréhension de ses propres besoins et désirs.
En favorisant l’autonomie chez l’enfant, les adultes contribuent à son développement émotionnel, social, cognitif et physique. Cela aide également à préparer l’enfant à devenir un adulte indépendant et responsable.
Mis à jour le 25 juin 2025