Universel, le jeu est observé chez tous les enfants du monde. Cependant, la manière de jouer, le temps consacré au jeu et l’objet « jouet » varient d’un pays à l’autre. Certaines sociétés cherchent à offrir des jouets sophistiqués, ou dit éducatifs : des jouets qui puissent valoriser la performance de l’enfant… Mais jouer c’est avant tout un baromètre de bonne santé !
Pour jouer l’enfant a besoin de :
L’enfant a surtout besoin que son environnement reconnaisse à cette activité l’importance qui lui revient. Dans les crèches, l’environnement et l’aménagement sont pensés pour favoriser le jeu !
Le jeu permet à l’enfant de développer sa créativité, d’enrichir ses modes d’expression. Il permet de nombreux apprentissages cognitifs, langagiers et de développer la motricité fine. Il offre à l’enfant la pensé originale, l’ingéniosité. Il développe l’estime de soi.
Il arrive fréquemment que l’enfant parle tout seul en jouant, expliquant à ses jouets ce qu’il fait, ce qui se passe. C’est pour lui l’occasion de s’exercer à de nouveaux mots entendus. L’acquisition du langage est d’ailleurs plus rapide lorsqu’il est soutenu par des fonctions ludiques. Le jeu permet à l’enfant d’entretenir une communication, de revivre certaines émotions et enfin développer des sentiments avec ses pairs.
L’aménagement est pensée pour favoriser le jeu libre !
« Le jeu devrait être considéré comme l’activité la plus sérieuse des enfants » Montaigne
Dès son plus jeune âge, l’enfant se développe en alternant des phases d’éveil et des phases liées à des besoins primaires comme la faim, le sommeil, le besoin d’attachement…
Si chez le nourrisson les phases d’éveil sont très entrecoupées, elles gagnent en durée avec l’âge. Ces phases d’éveil sont très riches en découvertes et acquisitions : l’enfant manipule, écoute, imite et reproduit, crée et imagine. Par le jeu, il cherche à entrer en relation, il découvre les mécanismes de cause à effet ou le fonctionnement du monde qui l’entoure et les adultes qui l’accompagnent.
De 8 à 18 mois, l’enfant explore l’espace dans lequel il commence à s’aventurer. Il manipule les objets, et aime les jeux de « caché-coucou ».
Le jeu est d’abord solitaire : les enfants jouent côte à côte, sans interagir mais l’imitation est souvent bien présente. Puis il devient associatif : vers 4 ans, le jeu devient coopératif et « social ». L’introduction de consignes et de règles pourront être comprises et suivies.
Faire un choix dans les propositions mises à disposition de l’enfant : un sol couvert de jouets n’aide l’enfant ni à faire son choix, ni à se concentrer.
Il faut alterner les temps de jeux libres et de jeux proposés ( jeux de construction, loisirs créatifs..)
Il est impératif de choisir des jeux de taille, poids, et volume adapté au développement psychomoteur de l’enfant. Chez le tout petit, jusqu’à 8 mois, les jouets seront légers (poids inférieur à 80 grammes), minces pouvant être saisi aisément et roulant peu, présentant en surface des sensations variées.
Attention à la taille des jouets, préférez des objets que l’enfant ne risque pas d’avaler.
Il n’y a pas besoin de gros investissements financier dans l’achat de jouet. Les enfants sont capables de jouer très longtemps avec un contenant en plastique avec un peu d’eau, une cuillère, une dosette de lait, des bouchons…
L’enfant aime jouer. Il aime également partager son plaisir de jouer avec vous. Votre regard, votre présence, votre participation sont essentiels pour qu’il joue.
Donner à jouer : apporter et fournir le matériel complémentaire au jouet. Être présent et chaleureux.
Laisser jouer : Laisser l’enfant être maître du jeu. Regarder, comprendre, écouter, observer ce que l’enfant vit au travers du jeu. Rester garant de la sécurité pendant le jeu
Faire jouer : organiser l’espace (préparer et anticiper le matériel nécessaire, l’aménagement…). Être garant de la sécurité et des règles/ consignes de jeu. Optimiser le temps pour chacun, encourager et motiver
Jouer avec : Participer au jeu. Savoir entrer dans le jeu sans bouleverser les équilibres. Faire participer tous les enfants.
« On jouera peut-être avec l’air du temps, à renifler l’odeur des poireaux qui cuisent dans la marmite ? Peut-être aussi avec les fissures du plancher qui, vues de près, ressemblent drôlement aux canyons du Colorado ? On jouera, à rien faire, ou à trainer notre grippe au bout d’une ficelle, quand on sera mal fichus. On jouera à mentir pour de vrai et à se taper dessus. On jouera à avoir peur et puis à écouter, planqués au fond d’un placard, les cris des adultes qui croient qu’on est perdus ? … » J. Epstein