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Quel âge en moyenne bébé fait ses nuits complètes ?

Erika Gerier
Par Erika Gerier - consultante petite enfance
Erika Gerier
bébé qui dort

« Dormir comme un bébé » : voilà une expression qui peut prêter à sourire lorsqu’on a de jeunes enfants. En effet, cette expression renvoie à l’idée de dormir profondément et sereinement or, le sommeil du bébé est loin d’être un long fleuve tranquille et encore moins pour les parents. Avec le rythme de vie de nos sociétés modernes, le sommeil de l’enfant peut vite devenir une préoccupation importante pour les nouveaux parents. À travers cet article, essayons de comprendre comment se développe le sommeil de l’enfant et que peut-on en attendre de manière réaliste.

À partir de temps de sommeil peut-on considérer qu’un bébé fait ses nuits ?

L’expression « faire ses nuits » est souvent source de confusion pour les jeunes parents. En effet, lorsque les parents attendent de leur enfant qu’il « fasse ses nuits », ils attendent surtout que ce dernier « fasse leur nuit », c’est-à-dire dorme sur une période suffisamment longue qui leur permette à eux de se reposer.

Or, contrairement à ce que l’on pourrait croire, cela ne signifie pas que le bébé dort de 20h à 8h sans interruption. En réalité, on considère qu’un bébé « fait ses nuits » lorsqu’il dort 5 à 6 heures consécutives sans se réveiller pour manger. Un bébé qui s’endormirait à 23h pour se réveiller à 3h ou 4h du matin fait donc déjà ses nuits !

Ce repère est utilisé par les professionnels de santé pour indiquer que le bébé commence à avoir un rythme de sommeil plus stable et qu’il peut rester endormi sur une plage horaire de plusieurs heures.

Pour autant, il est important de noter que ce seuil est une moyenne. Certains bébés peuvent dormir 8 heures d’affilée dès leurs premières semaines de vie, tandis que d’autres auront besoin de plusieurs mois pour atteindre ce rythme et ce, pour de multiples raisons.

En effet, le sommeil du bébé est influencé par de nombreux facteurs :

  • sa maturité neurologique
  • le tempérament de votre enfant
  • son environnement
  • le type de dormeur que vous êtes (Eh oui, si vous avez besoin de peu d’heures de sommeil, il y a des chances pour que votre enfant soit lui aussi un « petit dormeur » !),
  • et même son mode d’alimentation.
  • la maturité neurologique de l’enfant
  • son poids (souvent autour de 5 kg pour pouvoir faire des réserves énergétiques suffisantes)
  • la mise en place d’un rythme jour/nuit
  • un environnement propice au sommeil (calme, température adaptée, rituels rassurants)
  • et surtout la sécurité affective ressentie par le bébé.
  • le co-dodo sécurisé (en laissant le berceau de l’enfant dans la chambre de ses parents)
  • les rituels rassurants
  • ou la présence apaisante d’un parent jusqu’à l’endormissement.

Il est donc essentiel de ne pas comparer son enfant aux autres, mais plutôt de l’accompagner dans son propre rythme.

Quand un bébé commence-t-il à faire ses nuits (sommeil à 3 mois, 4 mois, 6mois…) ?

La question de l’âge auquel un bébé fait ses nuits complètes revient souvent chez les jeunes parents. Il est toutefois important de comprendre que cette étape dépend de nombreux facteurs, et qu’il n’existe pas de réponse universelle.

En moyenne, les études montrent qu’un bébé commence à dormir entre 6 et 8 heures consécutives entre l’âge de 4 et 6 mois. Cependant, certains bébés peuvent atteindre cette capacité dès 3 mois, tandis que d’autres auront besoin de plus de temps, parfois jusqu’à 9 mois ou plus.

D’autant plus que le sommeil du bébé sera tributaire de toutes les évolutions que va connaitre l’enfant au cours de ses premiers mois de vie : les poussées dentaires, l’entrée en crèche ou chez l’assistante maternelle, l’acquisition de nouvelles compétences motrices, les changements alimentaires, les vacances… bref tout changement peut avoir un impact direct sur le sommeil de l’enfant : ce dernier n’est donc jamais réellement acquis !

Comme vu précédemment, plusieurs critères influencent cette évolution du sommeil :

Un bébé qui se sent en confiance, entouré et écouté, développera naturellement sa capacité à dormir de longues périodes la nuit car le sommeil est une séparation comme les autres ! Un sommeil de qualité nécessite doc

Il est donc essentiel de respecter le rythme propre à chaque enfant, sans pression ni comparaison avec les enfants de la famille, des amis et même avec les ainés. L’accompagnement bienveillant des parents, la régularité des routines et la patience sont les clés pour traverser cette étape en douceur.

Quelles sont les grandes étapes de l’évolution du sommeil la première année ?

Le sommeil du bébé évolue considérablement au cours de la première année : connaitre la structure de ce sommeil et avoir certains repères pourra vous aider à relativiser et à accompagner au mieux votre bébé. Voici donc les grandes étapes du développement de son sommeil :

–          De 0 à 3 mois : le nouveau-né dort entre 16 et 20 heures par jour, réparties en plusieurs phases. Les cycles sont courts (environ 50 minutes), et réparti indifféremment entre le jour et la nuit. Le sommeil est souvent agité, avec des mouvements, des grimaces, et des petits bruits. Il est donc important d’observer votre enfant pour savoir s’il a besoin que vous interveniez car il peut poursuivre son cycle de sommeil même s’il semble réveillé.

–          Entre 3 et 6 mois : le rythme circadien commence à se mettre en place, c’est-à-dire que son horloge interne commence à s’organiser selon des cycles d’environ 24h. Le bébé dort environ 14 à 15 heures par jour, dont 5 à 6 heures consécutives la nuit. Il fait généralement 3 à 4 siestes en journée. Les repères deviennent importants : la régularité des repas, des jeux, des sorties, et des rituels du coucher viennent structurer petit à petit sa journée.

–          Entre 6 et 12 mois : les siestes diminuent à 2 ou 3 par jour. Le bébé peut rencontrer des difficultés d’endormissement liées des difficultés à se séparer de son environnement, au refus d’interrompre le jeu, ou à une anxiété liée au sommeil. C’est une période où les rituels et la régularité sont essentiels. Le bébé peut dormir jusqu’à 10 à 12 heures par nuit, mais les réveils nocturnes restent fréquents.

Chaque enfant évoluant à son rythme, il accèdera aux différentes étapes au moment opportun pour lui. L’important est de respecter son développement naturel, d’observer les besoins de votre enfant, et de l’accompagner avec douceur et constance.

Le sommeil de bébé est-il un apprentissage ou une acquisition ?

Le sommeil est une acquisition progressive, et non un apprentissage au sens strict : il ne s’enseigne pas. Il s’agit d’un processus biologique et neurologique qui se développe naturellement au fil des mois.

Dès la naissance, le cerveau du bébé est en pleine maturation, et cette évolution va permettre l’organisation des cycles de sommeil.

Les neurosciences ont montré que le sommeil est régulé par des structures cérébrales complexes, notamment l’hypothalamus et le tronc cérébral. Ces zones contrôlent les rythmes circadiens, qui permettent à l’enfant d’organiser son rythme selon l’alternance jour et nuit.

Ce processus de régulation prend du temps, et il est directement influencé par les interactions que l’enfant va avoir avec l’environnement dans lequel il évolue : la lumière, les sons, les routines, et les comportements des adultes.

Ainsi, plutôt que de chercher à « apprendre » à son bébé à dormir, il est plus juste de dire qu’on accompagne son développement du sommeil et que l’on crée des conditions favorables pour qu’il ait un sommeil de qualité. Cela passe par des repères réguliers, une ambiance sereine, et une réponse adaptée aux besoins de l’enfant.

Voyons maintenant plus en détails les conditions les points qui peuvent influencer positivement le repos de votre enfant.

Comment faire dormir un bébé ?

Les conditions favorables pour un sommeil de qualité chez le bébé

Un sommeil de qualité repose sur plusieurs conditions environnementales et émotionnelles. Tout d’abord, l’environnement physique joue un rôle crucial : une chambre calme, une température autour de 19°C, une lumière tamisée, et l’absence de bruits parasites (comme la télévision ou les écrans) favorisent l’endormissement.

Par exemple, des parents d’un enfant de quelques mois raconte que leur bébé avait du mal à s’endormir dans une pièce trop chaude, et qu’en baissant la température à 19°C et en installant une veilleuse douce, les endormissements sont devenus plus faciles.

Ensuite, les rituels du coucher sont essentiels. Ils permettent à l’enfant de se préparer mentalement et physiquement au sommeil. Un bain tiède, un moment de câlins, une histoire ou une chanson douce, sont autant de signaux qui indiquent à votre bébé que la journée se termine et que le temps du repos est arrivé. Ces routines rassurent l’enfant et l’aident à se détendre pour rentrer plus facilement dans un sommeil tranquille et réparateur.

Une famille a instauré un rituel de lecture chaque soir à l’issue du bain, suivi d’un câlin et d’une berceuse. Leur enfant, qui rencontrait des difficultés à s’endormir, a progressivement trouvé ses repères et s’endort désormais sereinement.

L’aspect émotionnel est tout aussi important. Un bébé qui se sent en sécurité, qui est écouté et respecté dans ses besoins, aura plus de facilité à s’endormir. Le lien d’attachement avec les parents, la régularité des interactions, et la disponibilité affective sont des piliers du sommeil serein : plus votre enfant aura eu des moments de qualité avec vous durant la journée plus son réservoir affectif plus permettra de s’endormir tranquillement. Pour les parents qui travaillent en journée, l’attention que vous donnerez à votre enfant à partir de vos retrouvailles lui permettra de recharger les batteries après une journée passée loin de vous.

Enfin, il est recommandé de ne pas surstimuler l’enfant avant le coucher : les jeux trop dynamiques, une ambiance sonore élevé ou encore les écrans peuvent retarder l’endormissement et induire ensuite un sommeil de mauvaise qualité.

Un papa témoigne que son bébé était très agité le soir après avoir regardé des vidéos sur son téléphone. Il en a parlé à la référente de son enfant à la crèche : cette dernière lui a conseillé de remplacer ce temps de visionnage par un temps de lecture et elle lui a transmis les titres des livres que son bébé semblait apprécier à la crèche.

En supprimant les écrans une heure avant le coucher, il a observé une nette amélioration du sommeil.

Maintenant que nous avons abordé les conditions qui influencent positivement le sommeil de l’enfant, parlons de deux idées reçues qui sont encore largement propagées pour permettre à un bébé de faire les nuits de ses parents.

Doit-on lui donner plus à manger pour qu’il dorme plus ?

« Mets des céréales ou de la purée dans son biberon, il dormira mieux ! »

« Il se réveille parce qu’il ne doit pas suffisamment manger avant d’aller se coucher ! »

Il est tentant de penser qu’un bébé qui mange plus dormira mieux. Pourtant, les recherches montrent que la quantité de nourriture n’a pas d’impact direct sur la durée du sommeil. Un bébé qui a l’estomac trop plein peut même être inconfortable, régurgiter, ou avoir des troubles digestifs qui perturbent son sommeil.

Le sommeil est avant tout régulé par le cerveau, et non par l’estomac. Ce sont les rythmes biologiques, les cycles de sommeil, et la maturité neurologique qui déterminent la capacité à dormir sur une période prolongée sans réveils. Il est donc inutile, voire contre-productif, de forcer un bébé à boire un gros biberon le soir dans l’espoir qu’il dorme plus longtemps. Ce qui compte, c’est de respecter les signaux de faim de l’enfant, et de lui proposer des repas réguliers et adaptés à son âge. Un bébé bien nourri, mais surtout bien accompagné émotionnellement, aura toutes les chances de développer un sommeil de qualité.

Doit-on le laisser pleurer pour qu’il fasse ses nuits ?

La seconde idée reçue est qu’il est nécessaire de laisser son bébé pleurer pour que celui-ci apprenne à dormir des nuits complètes.

Cette question est souvent source de débat ente générations notamment : en effet, certains courants éducatifs ont longtemps prôné la méthode du « laisser pleurer » pour que l’enfant apprenne à s’endormir seul. Pourtant, les études en neurosciences affectives montrent que laisser un bébé pleurer sans réponse peut être angoissant et stressant pour lui.

Le cerveau du nourrisson est immature, et il ne peut pas encore réguler ses émotions seul. Lorsqu’il pleure, il exprime un besoin : faim, inconfort, peur, besoin de contact. Ignorer ces pleurs peut perturber le développement du lien d’attachement et générer de l’insécurité. À l’inverse, répondre avec bienveillance et constance permet à l’enfant de se sentir en confiance, ce qui favorise l’endormissement. Une maman raconte qu’elle a tenté la méthode du « laisser pleurer » pendant deux nuits, mais son bébé était de plus en plus agité. En revenant à une approche plus douce, avec présence et câlins, le sommeil s’est amélioré.

Certains « coach parentaux » ou « coachs sommeil » ont organisé leurs pratiques professionnelles autour de cette idée du « laisser pleurer » en prônant par exemple d’intervenir auprès de votre enfant après 5 minutes de pleurs ou de ne plus revenir après que le rituel du coucher a eu été effectué.

Ces méthodes s’apparentent à du dressage au sommeil et, comme nous l’avons vu précédemment, cela peut être délétère pour le sommeil de votre enfant et plus largement pour son développement global.

Il existe des méthodes douces pour accompagner l’enfant vers l’autonomie du sommeil, comme :

L’objectif n’est pas de forcer l’enfant à dormir ou de lui apprendre, mais de l’aider à se sentir suffisamment en sécurité pour le faire.

Que faire quand on n’en peut plus ?

Le manque de sommeil peut avoir un vrai impact sur la vie des parents. Fatigue chronique, irritabilité, baisse de moral, difficultés à se concentrer… autant de signes qui doivent être pris en considération pour votre bien-être et celui de votre enfant.

Ainsi, quand vous sentez que le manque de sommeil commence à avoir un vrai impact négatif sur votre qualité de vie, il est essentiel de ne pas rester seul : parler à votre entourage, demander de l’aide à un professionnel, partager les tâches avec votre conjoint ou votre conjointe, ou même faire appel à une baby-sitter pour quelques heures de répit peuvent faire toute la différence.

Des parents épuisés racontent qu’ils avaient sollicité un membre de leur famille afin de lui confier leur bébé. La tante du bébé était donc venue dormir chez eux une nuit et elle a assuré les multiples réveils et biberons nocturnes. Cela leur a permis de dormir 8 heures d’affilée pour la première fois en 4 mois. Ce repos lui a redonné de l’énergie et de la patience pour accompagner à nouveau son enfant dans ses nuits.

Pas de relai extérieur possible ? Vous pouvez vous relayez une nuit sur deux par exemple afin que chacun ait à tour de rôle une nuit réparatrice.

L’essentiel est de trouver la solution qui correspond le mieux à votre situation et à vos possibilités et qui vous permettent de prendre soin de vous pour mieux prendre soin de votre bébé.

Pour aller plus loin, retrouvez ci-dessous une proposition de lecture pour comprendre encore mieux le sommeil de votre bébé :

  • Dormir sans larmes, Dr JOVE Rosa

En savoir plus :

Pourquoi bébé ne dort pas ?

Mis à jour le 30 juillet 2025