Nous vous donnons dans cet article nos astuces en tant qu'experts pour aider votre enfant à gérer ses colères, et pour vous... à mieux les traverser !

comment gérer les grosses colères ?
comment gérer les grosses colères ?

Une émotion c’est quoi ?

Avant toute chose il est important de savoir qu’une émotion est une réaction physiologique, non contrôlable de notre organisme à une stimulation interne ou externe. Un peu comme la chaire de poule c’est une réaction que nous ne pouvons pas contrôler. De ce fait, les émotions ne sont ni bien ni mal, elles sont là et doivent s’exprimer. Pour l’enfant dont le cerveau n’est pas mature, l’émotion s’exprime sur le moment. C’est un effet cocotte-minute, inévitable car le corps a besoin de décharger la tension accumulée pour revenir à un état de fonctionnement normal. La décharge pour l’enfant est corporelle : il crie, il pleure, se roule par terre, tape, etc…. Son cerveau « cognitif », celui capable de prendre du recul et de relativiser la situation n’est pas encore mature pour dominer l’expression émotionnelle. C’est ce qui rend si difficile, pour nous adultes, la prise en charge émotionnelle de l’enfant car nous aimerions qu’il soit raisonnable comme nous. Ce n’est pas qu’il ne veut pas, c’est qu’il ne peut pas. Il faudra attendre jusqu’à ses 5 ans pour que ces tempêtes émotionnelles s’apaisent. Nous avons un rôle fondamental à jouer dans la maturation de son cerveau et nous pouvons le guider pour que, progressivement, ses émotions s’expriment de manière plus acceptable, plus sociable.

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Les émotions ne sont ni bien ni mal, elles sont là et doivent s’exprimer. Pour l’enfant dont le cerveau n’est pas mature, l’émotion s’exprime sur le moment.

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Les différentes étapes pour aider son enfant à gérer ses colères

1. Je le sécurise

L’expression émotionnelle de votre enfant pouvant être physiquement très impressionnante, il est important de le placer dans un endroit où il ne risque pas de se faire mal. Sa sécurité physique assurée, sa sécurité psychique est également importante à prendre en compte. Il est également important de prendre en compte sécurité psychique. Ce que vit votre enfant est très fort (même si ce qui a provoqué l’émotion vous semble minime). Mettez des mots sur ce qu’il ressent : « je vois que tu es très en colère, je comprends ». Certains enfants (attention pas tous) pourront avoir besoin que vous les preniez dans les bras pour traverser cette émotion forte.

2. Je l'autorise

Votre enfant a besoin de savoir qu’il a le droit d’exprimer ses émotions. C’est un cadeau précieux pour sa vie d’adulte. Saviez-vous que les personnes souffrant le plus de stress chronique et d’hyper tension sont les personnes qui n’expriment que très peu leurs émotions ? Et oui les râleurs chroniques sont beaucoup moins touchés par cette pathologie. « Tu as le droit d’être en colère, c’est la façon dont tu me le dis avec laquelle je ne suis pas d’accord », sont des mots qui sont importants à entendre pour votre enfant.

3. Je reste présent

Restez près de votre enfant, et, pour ceux qui en ont besoin, vos bras seront les meilleurs alliés pour traverser cette tempête, alors que pour d’autres tout contact physique sera insupportable, mais votre proximité et votre disponibilité les aideront tout autant. Bien sûr, si vous ne vous sentez pas capable d’accompagner votre enfant à ce moment, car nerveusement vous êtes à bout, passez le relais ou préservez votre relation en sortant, pour cette fois, de la pièce. Evitez d’isoler votre enfant dans sa chambre ce qui pourrait l’empêcher de l’investir positivement et donc d’y jouer ou d’y dormir.

4. Je laisse aller jusqu'au bout

Nous sommes nombreux face à une colère ou un chagrin à vouloir faire en sorte que cela s’arrête le plus vite possible. Malheureusement c’est une erreur qui va nous desservir. Mettriez-vous un couvercle sur du lait en train de déborder ? Non, il faut couper le feu. Couper le feu pour les émotions c’est leur permettre d’aller jusqu’à la décharge totale, sinon elles ressortiront peu de temps après et autant de fois que nécessaire pour arriver à une tension nulle. Donc, pas de distractions, pas de changement de sujet, on regarde ensemble la colère bien en face et elle pourra s’exprimer dans tous ses états et jusqu’au bout. Sans que vous ne le voyiez venir, tout d’un coup, votre enfant s’arrêtera net et passera à autre chose. Ce n’était pas du cinéma, non c’était bien là, fort, réel, puissant et maintenant grâce à vous qui l’avez accepté, c’est fini.

5. Je rediscute l'événement une fois la tempête émotionnelle passée

Parler à un enfant (ou un adulte) qui traverse une émotion forte est le meilleur moyen pour ne pas être entendu. Attendez la fin de la colère pour revenir avec votre enfant sur ce qui vient de se passer.

6. Je donne des pistes à mon enfant pour trouver un mode d’expression adapté

Nous aurions bien moins de mal à accepter que notre enfant nous dise : "je suis très fâché que tu ne veuilles pas m’acheter de bonbons !" Au lieu de se rouler par terre dans la cuisine quand vous lui annoncez qu’il n’y en a plus…. Et oui, plus que l’émotion en elle-même c’est la manière dont votre enfant l’exprime qui est difficile. Vous pouvez l’aider avec un peu de créativité à trouver de nouveaux moyens d’exprimer ce qu’il ressent. Pas de miracle pour autant, votre enfant devra toujours décharger physiquement sa tension et donc cela devra passer par le mouvement, le son etc… Néanmoins vous pouvez tout de même lui suggérer « la prochaine fois tu peux me dire je suis fâché, je suis en colère ».

7. Des jeux et des livres pour en parler

Vous pouvez également dans vos moments de jeux, mettre en scène avec votre enfant une situation d’émotion forte, pour lui permettre de s’approprier et d’apprivoiser petit à petit ses émotions. Les jeux de peur du loup, de gros chagrin de doudou, de joie partagée entre marionnettes, de bonhommes en colère sont autant de moyens pour lui de jouer avec ses émotions et donc de les comprendre. Dans le jeu il pourra s’exprimer sans retenu et vous pourrez par exemple lui demander : comment est-ce que le bonhomme pourrait faire pour dire qu’il n’est pas content ? Beaucoup de jeux et d’activités sont également disponibles sur internet ou en vente pour aider les enfants à reconnaitre leurs émotions. Cela les aide à mettre du sens sur ce qu’ils éprouvent et ce que ressentent les autres. Le résultat est surtout intérieur pour l’enfant et moins dans l’expression immédiate de son ressenti. Pour autant ce sont de très bons outils pour votre enfant et dont vous ressentirez plus tard les bénéfices.

Quelques exemples d’astuces vues en crèche ayant permis à des enfants d’exprimer différemment leur colère

  • Je mords, tape, jette… mon doudou : c’est bien mieux que de taper ou mordre quelqu’un
  • J’utilise un objet que je peux tordre dans tous les sens et que j’emmène partout avec moi. Vous pouvez retrouver ce type d’objet dans les rubriques sensorielles des fournisseurs de jouets ou dans les fidgets (attention à l’âge d’utilisation)
  • Je tape du pied, je saute : un bon moyen de décharger physiquement en restant sous contrôle
  • J’invente un mot spécial colère que j’ai le droit de crier quand je suis fâché : cawabunga, raplapla, zaboum ou tout ce que votre enfant voudra imaginer
  • Je jette ma colère à l’extérieur : votre enfant mime qu’il prend sa colère et qu’il la jette et ce jusqu’à ce qui ne soit plus fâché
  • J’utilise le signe de la colère (signer avec bébé)
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