Télétravail et QVT : tous logés à la même enseigne ?

Voilà un an et demi que les managers et RH ont à affronter des conditions de travail à distance inégales parmi leurs équipes, car le télétravail met les salariés face à une superposition des vies professionnelle et privée. Comment réussir à combiner télétravail et QVT dans la durée ? 

Concilier télétravail et QVT quel défi ! 

Exposition accrue aux risques psychosociaux, sentiment d’isolement ou des enfants à la maison sans mode de garde dont il a fallu accompagner l’éducation en ligne, le cocktail télétravail et QVT a suscité tout un éventail de difficultés pour les salariés. Attention, pas tous ont pu recourir au mode de travail à distance. Selon l'INSEE, une personne sur trois n’a pu exercer son activité normalement, impactant potentiellement ses revenus. 43% des ouvriers ont dû recourir au chômage technique, à l’activité partielle ou encore à l’arrêt de travail pour maladie ou garde d’enfant. Seulement 32% des employés et 34% des cadres et professions intermédiaires se sont retrouvés dans cette situation. Tandis que les plus privilégiés ont pu transposer leurs missions au mode distanciel et rapidement trouver des solutions d’appoint, d’autres ont souffert de conditions de travail à distance peu favorables, notamment par manque de place pour tous les membres du foyer. 

 

La même enquête a relevé que les femmes ont plus souvent œuvré à la prise en charge des enfants pendant le confinement. 45 % des femmes ont assumé la charge d’une “double journée”, ajoutant 4h de travail et 4h de temps passé avec les enfants, contre 29 % des hommes. Par ailleurs, une étude du Boston Consulting Groupe indique que les femmes ont 1,3 fois moins de chance de disposer d’un espace de travail isolé. Elles sont aussi plus fréquemment interrompues pendant leurs heures de télétravail. Enfin, les mères ont deux fois plus souvent que les pères renoncé à se mettre au travail face à l’impossible de faire garder leurs enfants. Ces premières méritent un meilleur équilibre entre télétravail et QVT. 

 

Malgré les quelques avantages économiques et organisationnels du télétravail, le sentiment de pénibilité touche de plein fouet ceux qui manquent de soutien : les personnes seules (31%), les familles monoparentales (29%) et les foyers regroupant plusieurs générations ou familles sous le même toit (30%). Les conséquences pour les employeurs sont multiples : décrochage professionnel, coûts liés au turnover et perte de performance par la baisse des fonctionnements cognitifs, notamment la concentration. 

Des conditions de travail à distance personnalisées

Les actions de bien-être des salariés doivent correspondre à leur profil pour avoir un effet plus durable et véritablement rééquilibrer les choses. Dans un premier temps, les managers peuvent suivre une formation à la prévention des risques psychosociaux, développer les temps d’échange et d’écoute de la satisfaction des salariés. Surtout, il est crucial d’accorder les violons entre les managers et les RH pour émettre un message clair et rassurant. 

 

Concernant les parents salariés chez qui télétravail et QVT n’ont pas fait bon ménage, l’employeur peut leur venir en aide et les orienter vers un mode de garde d'enfant adapté à leurs besoins. Plusieurs options s'offrent à eux, de l’accueil quotidien en crèche à une solution d’appoint pour stimuler la sociabilisation de l’enfant, sans oublier l’accueil d'urgence lors d’un imprévu professionnel ou personnel. 

 

Combattre les conditions de travail à distances inégales nécessite de bien connaître les besoins de ses salariés et d’adopter une approche personnalisée dans la mesure du possible. Un foyer calme soulagera les parents salariés tandis que les jeunes recrues s'intéressent plutôt à la possibilité de rejoindre un groupe de travail ou d’effectuer régulièrement quelques journées dans les locaux. Il ne s’agit pas de déterminer qui a le plus de difficultés, mais plutôt d’aider chacun des salariés en leur proposant flexibilité, confiance et reconnaissance. En instaurant des conditions de travail à distance favorables, l'employeur crée une situation gagnant-gagnant et améliore à la fois l'expérience collaborateur et la performance de l’entreprise.

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