Mathilde, psychomotricienne en crèche

« J’ai toujours eu envie de travailler dans le domaine du social. Je voulais m’orienter vers un métier avec du sens, un métier au service des autres », explique Mathilde. Son choix se confirme alors qu’elle effectue ses premières expériences en ehpad – établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes – à l’occasion de job d’été. Au lycée, à l’heure où se pose la question du choix d’orientation, Mathilde se renseigne sur les carrières et métiers offerts par le secteur du social. Et c’est sa maman, enseignante spécialisée, qui lui parle du métier de psychomotricien.  

Mathilde intègre l’école de psychomotriciens  

Après l’obtention de son bac économique et social (BAC ES), Mathilde intègre une classe préparatoire au concours d’entrée à l’école de psychomotriciens, en 1 année. « A l’époque, le concours d’entrée intégrait une épreuve de français et une épreuve de biologie. Aujourd’hui, de plus en plus d’écoles sélectionnent leur nouvelle promotion sur dossier », explique Mathilde. C’est ainsi que Mathilde rejoint l’école de psychomotriciens de Vichy pour une formation d’une durée de 3 années. « La première année est dédiée à la découverte du développement psychomoteur normal de l’enfant. La deuxième et la troisième années sont quant à elles plus spécialisées autour du bilan psychomoteur et de l’accompagnement des différentes pathologies », précise Mathilde. 

Une formation tournée vers la pratique

La formation de psychomotricien comprend un grand nombre d’expériences pratiques en cadre professionnel. « La première année, j’ai réalisé un stage de 2 semaines en crèche et un second en école maternelle, de 2 semaines également ». Outre ces 2 stages courts, la formation de psychomotricien intègre également 3 expériences obligatoires : l’une en psychiatrie, la seconde auprès d’adultes en situation de handicap et la dernière en centre gériatrique.  « J’ai effectué mon stage long de 2ème année dans un SESSAD – service d’éducation spéciale et de soins à domicile – qui propose un service de soins pouvant intervenir à domicile ou à l’école, en accompagnement de personnes en situation de handicap. Dans mon cas, il s’agissait d’un organisme spécialisé destiné aux enfants âgés de 6 à 12 ans et atteints de troubles de l’apprentissage. Enfin, j’ai choisi d’effectuer mon stage de 3ème année en Ephad. » 

Mathilde rejoint la crèche de Oullins 

En juillet 2021, Mathilde obtient son diplôme de psychomotricienne. Elle débute sa carrière professionnelle au sein de la crèche Les Petits Chaperons Rouges Oullins où elle effectue une première mission de remplacement de 4 mois à temps plein. « Au terme de cette expérience, on m’a proposé de poursuivre mon travail au sein de cette crèche de 30 berceaux organisée autour de 2 sections d’âge. J’étais ravie de pouvoir continuer à travailler aux côtés de l’équipe de la crèche. J’ai demandé à passer sur un contrat à mi-temps pour me permettre de travailler en parallèle en Ehpad, ce qui a été accepté. Ainsi, j’expérimente à la fois le volet préventif de mon métier au sein de la crèche et le volet thérapeutique auprès des personnes âgées dépendantes. Les semaines passent à toute vitesse et je ne m’ennuie jamais. C’est un métier riche, varié et extrêmement stimulant ! ». 

Un rôle essentiel au sein de la crèche 

« Comme j’ai l’habitude de le dire, il y a autant de façons de faire de la psychomotricité qu’il y a de psychomotriciens. En fonction du public accompagné et des médiations utilisées, le métier sera très différent. Et c’est ce qui contribue à sa richesse ! En crèche, mon rôle consiste à observer les enfants pour leur offrir des expériences adaptées à leurs besoins pour les accompagner vers l’autonomie. Je prodigue les soins quotidiens au même titre que les autres membres de l’équipe, mais en apportant un regard différent. Auprès de l’équipe, j’apporte mon soutien sur les questions en lien avec le développement et la motricité et je réponds aux interrogations éventuelles de mes collègues. Auprès des parents, j’offre un accompagnement personnalisé en lien avec leur enfant et j’ai également un rôle d’information. Je rédige chaque mois une note d’information thématique à leur attention. Par exemple, j’ai développé les thèmes suivants : « la sensorialité », « les pieds nus, quels bénéfices ? », « Pourquoi le 4 pattes ? »…  

« Ce que j’aime le plus dans mon métier » 

« La facette la plus agréable de mon métier, c’est pour moi le lien créé avec les enfants et avec les familles. Quel plaisir de voir les enfants grandir, évoluer et prendre confiance en eux ! C’est très gratifiant », explique Mathilde. Les psychomotriciens en crèche sont également très impliqués dans l’accompagnement des enfants en situation de handicap et de leur famille. « Ma plus grande fierté : réussir par l’observation à comprendre les besoins de chaque enfant et proposer un accompagnement personnalisé à chacun ! ».