Alimentation variée des enfants de 0 à 6 ans : des conseils précieux pour les parents !

logo Les Petits Chaperons Rouges
Par Les Petits Chaperons Rouges

L’alimentation est l’une des premières préoccupations des familles. « Comment faire manger de tout à mon enfant ? » : c’est ainsi que nous avons intitulé notre webconférence du 25 mars 2021 pour répondre à toutes les questions que se posent les familles ! Retrouvez le replay.

Comment équilibrer l'alimentation d'un enfant ?

De bonnes habitudes alimentaires chez le nouveau-né : dès la naissance !

Bien manger : cela s’apprend ! Et les 3 premières années de la vie sont décisives pour l’acquisition de bonnes habitudes alimentaires. Pour cela, les enfants ont besoin d’être guidés pour devenir des consommateurs de demain et en pleine forme.

Si une bonne alimentation saine et équilibrée est capitale dès la naissance pour construire et préserver son capital santé, une notion est importante : le plaisir de manger ! Le plaisir partagé, le plaisir d’être ensemble, la convivialité… c’est primordial pour les enfants aussi.

Pour les parents, il est essentiel de rappeler que les goûts évoluent tout au long de la vie : ne nous décourageons pas trop vite !

La diversification alimentaire débute entre 4 et 6 mois

En juin 2020, le Haut Conseil de Santé Public s’est repenché sur l’alimentation de l’enfant et a évoqué différentes étapes dans l’alimentation des jeunes enfants.

  • L’alimentation exclusivement lactée (maternel ou premier âge) entre 0 et 4 mois.
  • Puis, arrive la phase de « diversification alimentaire » qui commence autour de 4 mois.

Diversification alimentaire : une période riche en découvertes !

Les récentes études montrent que plus les enfants sont en contact avec différents aliments très tôt, moins ils risquent de présenter des allergies alimentaires plus tard. Pendant la période de diversification alimentaire, présenter une multitude de produits différents à votre enfant présente donc un intérêt majeur !

La diversification alimentaire est la période pour ouvrir sa « palette de goûts ». Changer chaque jour d’aliment permet à l’enfant d’ouvrir son panel alimentaire. Il est d’usage de débuter la diversification alimentaire avec les fruits et les légumes, puis les viandes, les poissons, les produits laitiers et les légumineuses peuvent être présentés très tôt. Concernant les légumineuses, il était, avant juin 2020, conseillé d’attendre les 15/18 mois de l’enfant, or cela ne présenterait pas d’intérêt.

L’enfant a besoin de lipides (matières grasses) : plus qu’un adulte ! Si le choix des parents est porté par exemple sur un petit pot, il est tout à fait possible rajouter de la matière grasse (huile de colza, beurre…), car il n’en contient initialement pas.

Diversification alimentaire : favoriser l’acceptation de différents aliments

Les enfants exposés très tôt à une grande diversité d’aliments acceptent et consomment beaucoup plus de légumes à l’âge de 6 ans ! Il est essentiel d’introduire dès le début de la diversification alimentaire une grande variété d’aliments : et notamment des légumes. En les changeant tous les jours, et en ne se limitant pas à un seul aliment introduit à la fois. Car ce n’est pas tant le nombre qui va favoriser l’acceptation mais c’est le fait d’en changer tous les jours ! Et le nombre de présentation de chaque légumes influence l’acceptation de l’enfant.

Il est important de présenter le légume dans sa saveur première, sans « artifices » liées à des épices en ajoutant toutefois un peu de matière grasse.

L’introduction de différentes textures dans l’alimentation de bébé : entre 8 et 10 mois

Entre 8 et 10 mois et avant 12 mois, on passe à l’introduction de textures différentes : des textures non lisses, plus complexes. Cela permet de développer les capacités orales de l’enfant, de faire accepter plus de nouveaux légumes et d’accompagner l’enfant vers une mastication « normale ».

La taille des morceaux et leur dureté doit être adaptée aux capacités de l’enfant. Il s’agit de commencer avec des purées granuleuses, puis de proposer des petits morceaux mous qui s’écrasent facilement pour passer ensuite à des morceaux un peu plus durs.

Il ne faut pas hésiter à faire des « allers-retours ». Lorsque l’enfant tombe malade par exemple, il peut avoir besoin de revenir à des textures plus lisses. Ce n’est pas grave : il reviendra plus tard à des textures plus complexes !

Quels sont les signes qui indiquent que l’enfant est prêt à consommer des textures plus complexes ?

  • Quand il sait maintenir son dos et sa tête droite
  • Quand il sait tenir un aliment dans sa main et le porter à la bouche
  • Quand il avale facilement des purées lisses et épaisses
  • Quand il commence à s’intéresser au contenu de l’assiette de son voisin

L’environnement du repas : un essentiel à ne pas négliger

L’environnement est essentiel pour que le repas soit un temps de plaisir partagé. Dans les bras de l’adulte quand il est tout petit, puis face à face (dans un transat par exemple) : le plus important, c’est d’être à l’aise et d’échanger ! En grandissant, l’enfant passe dans une chaise haute, ce qui lui permet de partager le repas avec toute la famille, mais aussi de voir le contenu de son assiette et d’y mettre la main pour participer et être acteur de son repas.

L’environnement calme et apaisé est primordial : le bruit génère de la fatigue. Sources de distraction, les écrans (télévision, smartphones…) sont déconseillés à table. Le moment du repas est un moment d’échange et de partage qu’il faut privilégier.

Repas : les jeunes enfants s’auto régulent

Plus que l’adulte, le jeune enfant est capable d’auto-régulation. Lorsqu’il ne veut plus de son biberon, ou du contenu de son assiette : inutile d’insister. Cette capacité d’auto-régulation est innée : et si votre enfant refuse de finir son biberon à ce repas… il mangera mieux au prochain !

L’auto-régulation, nous l’aurions conservée, nous aussi, adultes, si la règle de finir son assiette par politesse n’avait pas remplacé nos capacités !

De 1 an à 3 ans : ancrer les habitudes alimentaires

Pendant cette période, les habitudes alimentaires de l’enfant s’ancrent. Parmi les risques : les teneurs en sel, en sucre, supérieures aux besoins de l’enfant et des quantités non adaptées.

Sur la question des quantités, cela s’observe notamment avec la viande, par exemple avec le steak haché, qui vers 2-3 ans est souvent servi en entier à l’enfant. Pourtant, à un an, ses besoins de viande sont de l’ordre de 10g, (ce qui représente 2 cuillères à café !), à 2 ans il a besoin de 20gr, à 3 ans on passe à 30gr etc… Vers 4-5 ans, l’enfant n’a besoin que d’un demi steak haché !

Vers 2 ans : La néophobie alimentaire

La néophobie alimentaire, c’est la peur du nouvel aliment : une phase normale par laquelle tous les enfants passent (avec des degrés plus ou moins accentués). Un peu longue, elle irait de 2 ans, jusqu’à 6-8 ans. C’est aussi un âge qui correspond à la période d’affirmation chez l’enfant.

Cette période sera moins difficile si pendant toute la période de diversification alimentaire, l’enfant a découvert une large palette d’aliments ! Plus l’enfant a un panel alimentaire élargi, et moins elle sera difficile.

Comment faire face à la néophobie alimentaire des enfants ?

Il ne faut pas se décourager ! Un aliment que l’enfant rejette doit être proposé 8 à 10 fois avant que qu’il finisse par l’accepter : c’est ce que l’on appelle « l’exposition répétée des aliments ». L’aliment sera ensuite autant consommé qu’un aliment « aimé ».

Attention toutefois : l’aliment doit être proposé dans sa saveur première. S’il est par exemple « caché » sous des condiments ou épices lorsqu’il est proposé à nouveau, ce sera pour l’enfant un nouvel aliment !

L’alimentation des 3-6 ans

Sur la période de 3 à 6 ans, les enfants vont souvent consommer la même chose que les parents. Il s’agit là d’être vigilant aux quantités : en sucre, en sel etc… car l’enfant n’a pas les mêmes besoins que ses parents.

Le dernier avis du haut conseil de santé public, alerte sur la consommation :

  • Des boissons sucrées trop élevée. Les boissons sucrées (jus de fruits industriels, sodas…) ne doivent pas faire partie de la vie des enfants, sauf occasion exceptionnelle.
  • Des biscuits qui sont très dosés en sucre.

Parents : quelle attitude adopter pendant le repas ?

L’exemplarité de l’adulte est importante : car l’enfant apprend par mimétisme. En revanche, forcer l’enfant à goûter, à manger : c’est contre-productif ! Il existe une multitude d’astuces pour l’inciter.

Faire confiance à son enfant

L’enfant est capable d’auto-régulation et lorsqu’il n’en veut plus : il n’a plus faim ! Si l’enfant mange peu lors d’un repas, pas de panique : il mangera certainement mieux au prochain.

De même, tous les enfants n’ont pas le même appétit et ne mangent pas les mêmes quantités : en fonction de leur âge, mais aussi en fonction de leur activité de la journée (sport ou non par exemple).

Encourager l’expérimentation

Le jeune enfant a besoin d’expérimentation pour que le repas soit un moment de plaisir : il aura tendance à mettre les mains dans l’assiette. La sensation du toucher est importante dans les découvertes, surtout chez les petits. Des bouts de légumes, des bouts de fromages à picorer et à disposition combleront ce besoin de découverte. Toucher, porter à la bouche, recracher… toutes ces étapes font partie du processus !

Petit à petit, l’enfant a envie de faire seul et de prendre la cuillère dans ses mains. La double cuillère peut être proposée : une pour l’enfant qui apprend à faire seul, et une pour l’adulte.

Verbaliser les aliments

Parler de ce qui est consommé est primordial. Plutôt que « viande et légumes », il est important de détailler l’aliment consommé : cela incite l’enfant à vouloir gouter. De même, parler des sensations liées au goût est incitatif : plus que « c’est bon » / « c’est pas bon », il s’agira de dire que c’est doux, ou bien que c’est amer, ou acide par exemple.

Décrire toutes les sensations perçues : ce qui est vu, les odeurs, le goût… Cela permet, en plus d’élargir le vocabulaire de l’enfant, qu’il puisse exprimer justement ce qui lui plait, ou non ! De même, lire un livre autour d’un légume permet d’amener l’enfant à avoir envie d’aller vers le légume.

Proposer des présentations ludiques

Des bâtonnets de légumes, des visages dans l’assiette, de la couleur… La présentation, lorsqu’elle est soignée et ludique donne envie à l’enfant de goûter !

Faire participer l’enfant à la préparation du repas

Rien de tel que de cuisiner pour avoir envie de goûter ce que l’on a soit même préparé ! Cuisiner, c’est aussi découvrir l’aliment dans sa forme brute : avant d’être épluché, coupé, voir la différence entre le cru et le cuit etc… Créer la discussion autour de l’aliment permet de créer de l’intérêt et de donner du sens à ce qui est consommé.

Être vigilants sur certains aliments

Chez les jeunes enfants, la vigilance se porte sur les tout petits aliments, qui peuvent être à l’origine d’une fausse route. Ces aliments, qui ne s’écrasent pas contre le palais, comme les cacahuètes, les grains de raisins… peuvent être dangereux.

Certains aliments nécessitent aussi une vigilance pour leur constitution microbiologique. Ainsi, le miel ne doit pas être consommé avant un an, la viande crue / le poisson cru, sont à proscrire (privilégier plutôt le bien cuit), le lait cru / fromage au lait cru est à proscrire pour les moins de 3 ans et même jusqu’à 6 ans.

Ce que votre enfant n’aime pas aujourd’hui : ce n’est pas définitif !

Les goûts évoluent tout au long de la vie ! Cependant, il doit être considéré que nous avons tous le droit d’avoir des divergences d’opinions sur le goût. L’environnement est aussi important dans la définition des goûts : la découverte d’un aliment associé au souvenir de s’être fait gronder laissera forcément un mauvais à priori.

Les récompenses / les sanctions : à bannir !

« Si tu ne manges pas tes épinards, tu n’auras pas ta mousse au chocolat » : une phrase qui sacralise le dessert et diabolise le légume. Le chantage n’a pas sa place dans l’alimentation.

C’est universel : le sucre déclenche un sourire, et l’amertume une grimace. Sacraliser le sucre, c’est ouvrir la voie vers l’alimentation trop sucrée. Pourtant, le tout petit n’a pas besoin de sucre pour apprécier un aliment : le yaourt nature peut être proposé sans sucre… et les enfants l’adorent !

Le repas, le meilleur moment de la journée !

Le repas est un temps qui structure la journée : il revient plusieurs fois par jour. Les rituels, le respect du rythme de l’enfant permettent d’en faire un vrai moment de plaisir !

En crèche Les Petits Chaperons Rouges, le repas est un moment primordial et auquel nous sommes particulièrement sensibles : découvrez l’alimentation en crèche !