Pourquoi l'enfant mord-il ? Comment dois-je réagir et comment interpréter son attitude ? Nous répondons à toutes vos questions !
Le tout petit déjà « mord » le sein de sa mère. Il mord tout ce qu’il aime, c’est pourquoi la morsure est parfois assimilée à un « acte d’amour » ! La bouche est le premier moyen d’exploration, l’enfant met à la bouche, goûte, mange, …et mord ! Il appréhende les aliments, les objets, le monde par la bouche.
Dans le cas des enfants de moins de 1 an, les adultes ne considèrent pas les morsures comme un acte « agressif ».
Pourtant, il n’y a pas de différence fondamentale avec les enfants de moins de 3 ans. Ils ne font pas mal à l’autre de manière intentionnelle. Si la morsure est vécue comme agressive, c’est surtout parce qu’elle est douloureuse et qu’elle laisse des traces !
Le développement des capacités motrices, pousse l’enfant aux découvertes et à l’exploration du monde qui l’entoure. L’enfant fait l’apprentissage de la relation à l’autre tout en découvrant l’effet de ses actes. Ainsi, la morsure mais aussi le fait de pincer ou de tirer les cheveux sont pour les enfants des découvertes sources de plaisirs associées à la recherche de contacts. Souvent la morsure survient au cours de conflits à propos d’objet par exemple. Or l’être humain est un être pulsionnel et le petit de l’homme est « pris » dans cette pulsion. La morsure est un acte impulsif que le jeune enfant ne sait pas et ne peut pas contrôler.
De plus, cette période de découverte coïncide avec le moment où l’enfant est confronté à l’expérience de la frustration provoquée par l’interdit posé par l’adulte.
Or, l’enfant qui ne dispose pas encore des moyens de pouvoir parler de ses désirs et de ses ressentis, n’a pas d’autres recours que de les exprimer par des actes physiques pulsionnels.
Dans la majeure partie des cas, lorsque l’enfant accède au langage les actes agressifs diminuent.
L’enfant fait l’apprentissage de la relation à l’autre tout en découvrant l’effet de ses actes. Ainsi, la morsure mais aussi le fait de pincer ou de tirer les cheveux sont pour les enfants des découvertes sources de plaisirs associées à la recherche de contacts.
"Le plus souvent l’enfant qui a mordu a été envahi par une décharge brutale de tension qui l’a surpris tout autant que la réaction de l’enfant qui a été mordu. L’attitude de l’adulte doit être de lui signifier clairement et immédiatement l’interdit ! Inutile d’en reparler ultérieurement, l’enfant aura oublié. L’adulte veille donc à garder son calme et à mettre des mots sur ce qui vient de se passer, sur les conséquences de son geste, avec fermeté mais sans violence et sur un ton apaisant.
L’enfant a besoin de trouver réconfort et compréhension auprès de cet adulte.
Il est essentiel de consoler l’enfant mordu, de reconnaître la souffrance et l’atteinte, sans dramatiser. C’est l’acte de mordre qui est interdit et répréhensible, ce n’est pas l’enfant qui est jugé mauvais, ou exclu.
Remordre un enfant qui vient de mordre ! Les adultes ne doivent pas se laisser entraîner à réagir à la violence par la violence. Parler est toujours mieux que taper, et parler n’est pas crier !
Que signifiait pour un enfant de se faire mordre par un adulte qui serait en train de lui dire que c’est interdit ?
Utiliser le jeu et les livres ! Les jeux symboliques, en particulier autour de l’agressivité (animaux qui mordent, personnage qui se battent, jeux de « guerre »…) mais aussi les poupées, les voitures, les jeux de construction permettent aux enfants de mettre en scène leurs émotions : »pour de vrai »et « pour de faux » est un jeu essentiel ! De même, les livres traitant de cette thématique (colère, interdits et frustrations, histoires de loup de fauves…) sont précieux pour en reparler à froid, en prenant un peu de distance.