Pourquoi mon bébé ne dort pas ?

Le sommeil du nourrisson est rarement un long fleuve tranquille. Il est également une source de stress pour les parents. Avoir des connaissances sur le fonctionnement du sommeil d’un bébé est l’une des meilleures façons de dédramatiser et de l’accompagner au mieux. En effet, rappelons-nous que le sommeil est un processus évolutif : il change tout au long de la vie, de la période prénatale jusqu’à la vieillesse. Et oui, le bébé dort déjà dans le ventre de sa maman! Malheureusement pour les adultes, son sommeil est très différent du leur, ce qui crée parfois des incompréhensions.

Voyons donc ensemble les éléments les plus courants pouvant influencer le sommeil d’un bébé.

Les éléments ayant un impact sur le sommeil du nourrisson

L’immaturité cérébrale

Le sommeil de l’enfant est en construction, depuis la période de gestation. Plus il est petit, plus son sommeil semble anarchique du point de vue d’un adulte mais complètement normal au vu de son développement cérébral.

Lors des premières semaines de vie, l’enfant est complètement régi par ses besoins physiologiques, à savoir : s’alimenter ; dormir ; éliminer.

On entend régulièrement dire que le nourrisson dort environ 20h par jour. Ce qui n’est pas précisé, c’est que ces 20h de sommeil s’organisent sur 24h et non pas sur un rythme jour/nuit comme pour les adultes. D’ailleurs le rythme du tout-petit correspond plus à une alternance alimentation/sommeil.

Physiologiquement, la très grande majorité des bébés n’a pas la capacité de dormir 8h d’affilée. Il existe quelques exceptions mais elles sont rares ! 

Les pics de croissance

Les pics de croissance, ce sont des périodes où les besoins des nourrissons sont plus intenses. Ils réclament plus souvent à manger, semblent plus irritables, ont besoin de davantage de réconfort…et bien sûr, ils dorment moins !

Pour les repérer, on parle souvent de la règle des 3/6/9 jours, semaines, mois. 

Les poussées dentaires

Avant la percée, les dents avancent dans la gencive, ce qui peut créer de l’inconfort voire de la douleur chez l’enfant.

Cela peut perturber ses nuits, car la position allongée intensifie la douleur. Par ailleurs, lors de la poussée des dents, l’enfant découvre une nouvelle sensation désagréable, qui peut créer de l’angoisse chez lui.

Le besoin de proximité

Le bébé est avant tout un mammifère qui a besoin d’être en contact avec ses figures d’attachement principales pour se sentir en sécurité.

Après avoir passé 9 mois dans le ventre de sa maman, il n’est pas naturel pour lui de se retrouver tout seul : il est entièrement dépendant de vous pour se rassurer. Il ne cherche pas à vous manipuler, il n’en a pas les capacités neurologiques. En revanche, son cerveau est programmé pour faire appel à vous dès lors qu’il se sent en insécurité et seule votre présence peut l’apaiser.

Maladie

En tant qu’adultes, nous avons la capacité de dire « je suis en train de tomber malade ». Pour le bébé, cette sensation de mal-être se répercute généralement sur son alimentation, son sommeil et son humeur générale.

Que les symptômes soient visibles ou non, la maladie a donc un impact majeur sur le sommeil de l’enfant. L’exemple le plus représentatif est l’otite : l’enfant n’a aucun symptôme apparent en dehors de la difficulté à être allongé et parfois, seul un examen médical peut l’identifier.

La faim

Un bébé peut se réveiller la nuit parce qu’il a faim…et c’est normal ! Encore une fois, là où pour un adulte, l'alimentation s’articule selon un rythme jour/nuit, celle du bébé s’étend sur 24h.

Rappelons-nous que durant 9 mois, le tout-petit a été nourri en continu via le cordon ombilical. Il ne peut donc pas réorganiser ses besoins instantanément à sa naissance. Et cela vaut autant pour les bébés allaités que pour les bébés nourris au biberon. De plus, gardons également en tête que la taille de l’estomac de l’enfant est très différente de celle de l’adulte. Le jeune bébé doit donc se nourrir plus fréquemment.

L’entrée en crèche ou chez l’assistante maternelle

Le début de l’accueil de l’enfant impacte très souvent son sommeil car il doit intégrer un nombre considérable d’informations : un nouveau lieu, de nouvelles personnes, un rythme différent, les séparations et les retrouvailles…autant d’éléments que son cerveau doit traiter !

Comment endormir un bébé qui ne veut pas dormir ?

Sachez que vous n’êtes pas les seuls à vivre cela. Votre réalité est celle de beaucoup d'autres parents !

Pour commencer, on vous invite à vérifier tous les éléments présentés plus haut : est-ce que votre enfant a faim ? Sa couche est-elle pleine ? A-t-il chaud ? Froid ? Est-ce qu’il semble avoir mal quelque part ? Est-ce qu’il a besoin d’être rassuré par votre présence ? Est-ce qu’il y a eu des changements dans sa vie dernièrement ? A-t-il acquis de nouvelles compétences ? Est-ce qu’il est dans une période de pic de croissance ?

Accompagner l’enfant pour un sommeil plus serein

En pratique, lorsque votre bébé ne dort pas, intervenez physiquement auprès de lui : une caresse, le porter vont le rassurer instantanément. Parlez-lui, dites-lui que vous êtes là, qu’il est en sécurité et restez auprès de lui si besoin.

N’ayez pas peur qu’il « s’habitue » à votre présence : plus il grandira, plus il aura la capacité de comprendre qu’il peut dormir sereinement même si vous n’êtes pas à côté de lui.

Au contraire, en restant près de lui, vous remplissez son réservoir émotionnel et vous favorisez un sommeil plus serein !

On ne le laisse pas pleurer

Exit toutes les méthodes à l’ancienne qui préconise de laisser pleurer votre bébé ! Il est aujourd’hui scientifiquement prouvé que laisser pleurer un bébé, au moment de l'endormissement, a une action néfaste sur le cerveau. En effet, cela créé un état de stress chez votre tout-petit. Le cerveau sécrète alors une hormone (le cortisol) qui détruit les connexions neurologiques.

Le « succès » relatif de ces méthodes repose sur le fait qu’à force de ne voir personne arriver, le bébé arrête d’appeler à l’aide : on obtient donc le résultat escompté. Il dort mais au détriment de sa confiance en vous et de son estime de lui qui commence à se construire dès son plus jeune âge.

Quelques petites astuces pour faciliter le sommeil du votre tout-petit

→      Environ 1h avant l’heure du coucher, réduisez les stimulations : baissez la luminosité et l’ambiance sonore, réduisez l’agitation autour de votre bébé, parlez doucement…

→      Créez une routine qui permettra à l’enfant de s'endormir en douceur, par exemple le bain suivi du repas puis un câlin. A vous de déterminer ce qui convient le mieux

→      Proposez lui un temps de massage qui va le détendre et donc faciliter son accès au sommeil

→      Couchez votre enfant dès les premiers signes de fatigue : bâillement, frottage d’yeux, etc.

→      Vous pouvez également mettre un vêtement avec votre odeur dans son lit pour faciliter la transition (attention à la taille et à l’emplacement du vêtement pour prévenir les risques d’étouffement)

→      Expliquez lui qu’il est l’heure de dormir, que vous êtes là s’il a besoin, qu’il est en sécurité

→      Si vous êtes à l’aise avec le cododo, installez le lit de votre bébé dans votre chambre. Votre enfant sera instantanément rassuré par votre présence. Vous pourrez alors dans quelques mois l’accompagner sereinement à dormir dans sa chambre.

Pourquoi mon bébé ne dort pas la journée ?

Votre bébé a des difficultés à s'endormir pendant la journée ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas seul ! De nombreux parents ont des bébés qui ont du mal à faire une sieste pendant la journée. Voici quelques raisons courantes pour lesquelles cela se produit :

Le bébé a des besoins de sommeil différents

Tout comme les adultes, les bébés ont des besoins de sommeil différents. Certains bébés vont dormir plus que d'autres. Si votre bébé ne dort pas pendant la journée, cela peut être simplement dû à ses besoins individuels en matière de sommeil.

Le bébé a faim

Un bébé qui n'a pas assez mangé peut avoir du mal à s'endormir. Si votre bébé se réveille souvent pendant la nuit pour manger, il se peut qu'il ait besoin d'être nourri plus souvent pendant la journée.

Le bébé est surstimulé au moment de la sieste

Les bébés peuvent être facilement surstimulés par leur environnement, ce qui peut les empêcher de dormir. Si vous constatez que votre bébé est agité ou qu'il pleure beaucoup, cela peut être un signe qu'il est surstimulé. Essayez de créer un environnement calme et apaisant pour votre bébé lorsqu'il est temps de faire la sieste.

Le bébé est fatigué mais n'arrive pas à s'endormir le jour

Parfois, les bébés peuvent être tellement fatigués qu'ils ont du mal à s'endormir. Si vous attendez trop longtemps pour mettre votre bébé au lit, il peut être trop fatigué pour s'endormir facilement. Essayez de mettre votre bébé au lit dès que vous remarquez les signes de somnolence.

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Lorsque vous êtes deux à vous occuper de votre tout-petit, n’hésitez pas à passer le relai au co-parent ou à vous organisez de telle façon que vous puissiez vous reposer à tour de rôle : une nuit sur deux, en début de nuit/en fin de nuit. A vous de créer le modèle qui vous permettra d’avoir un minimum de temps de sommeil pour que vous puissiez accompagner votre enfant le plus sereinement possible.

Et rappelez-vous : tout passe, tout enfant fini par dormir des nuits complètes…et ses parents aussi !

Écrit et publié par Erika Gerier, Consultante Petite Enfance

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