Comment bien gérer le retour à la maison avec bébé après la maternité ?

Durant leur séjour à la maternité, les parents sont bien entourés et peuvent compter sur le soutien du personnel médical. Mais lorsque sonne le retour à la maison, ils peuvent se retrouver démunis et avoir peur de mal faire. Vous vous sentez inquiets à l'idée de rentrer chez vous avec bébé ? Les Petits Chaperons Rouges vous donnent les clés pour un retour serein à la maison.

Comment bien anticiper le post partum et préparer son retour de la maternité ?

Après la grossesse, l'accouchement et le séjour en maternité, vous voilà fin prêts à entrer dans le vif du sujet. Vous allez passer par toutes sortes d'émotions, et découvrir le bonheur de la parentalité. Autant vous y préparer : la vie de parent n'est pas toute rose, et il faut parfois du temps pour trouver ses marques.

Durant la période d'après-accouchement, la jeune maman doit composer avec des chamboulements physiques et physiologiques importants. Fatigue, pleurs inexpliqués, retour de couches, douleurs aux seins, acceptation du nouveau corps, le post partum peut s'avérer complexe.

Au-delà de l'aspect physique, les parents commencent à s'approprier leur nouveau rôle. Il faut apprendre à répondre aux besoins de son enfant, et trouver un nouvel équilibre. La vie quotidienne est chamboulée, intégrant désormais toutes sortes de tâches matérielles. Le retour à la maison s'accompagne de nouveaux apprentissages, et cela commence dès le jour de la fameuse sortie. Les mères et les pères doivent apprendre à changer les couches, à nourrir bébé, et à adopter les bons gestes.

Pour faciliter la période d'après-accouchement et le retour de la maternité, mieux vaut faire preuve d'organisation et d'anticipation. L'idéal est d'avoir déjà acheté le maximum de choses, en termes de produits de toilette et de matériel de puériculture. Il est aussi recommandé de faire ses grandes courses sur Internet juste avant la sortie de la maternité.

Un dernier conseil important : cuisiner durant le dernier mois de grossesse, et conserver des plats au congélateur, facilite grandement les premiers jours avec bébé. C'est encore plus vrai si vous avez déjà de grands enfants. Côté administratif, il vous faut réaliser la déclaration de naissance de votre bébé dans les 5 jours qui suivent le jour de l'accouchement.

Comment faire dormir bébé au retour de la maternité ?

La phase d'après-accouchement peut s'avérer délicate pour les parents, et ce, pour de multiples raisons. Au retour de la maternité, il faut apprendre à répondre aux besoins physiologiques du nouveau-né. Et c'est loin d'être aisé... La plupart des bébés ont un rythme de sommeil chamboulé, qui ne correspond pas à celui de leurs parents.

Pour faire dormir votre enfant au retour de la maternité, il y a plusieurs règles d'or à respecter. D'abord, pas question de laisser votre entourage débarquer à la maison n'importe quand. Prenez le soin de planifier les visites, et de choisir les heures qui vous correspondent le mieux, particulièrement durant les premiers jours.

Ensuite, votre sage-femme et votre médecin vous ont sans doute donné un conseil absolument vital : dormez dès que vous le pouvez, et en même temps que bébé. Faites un maximum de courtes siestes, en déléguant le maximum de tâches ménagères que vous pouvez. Profitez du congé de paternité de votre conjoint pour vous consacrer pleinement à l'établissement du lien mère-enfant.

 Votre entourage ne cesse de vous poser la question qui tue : alors, ton bébé fait ses nuits ? Ne vous laissez pas envahir de doutes inutiles. Pendant les premiers jours et mois qui suivent le retour de la maternité, c'est vous qui devez vous mettre au rythme de votre bébé, et non pas l'inverse. Pour l'aider à s'endormir, il n'y a pas de recettes miraculeuses. Des bruits blancs aux balades en voiture, en passant par l'allaitement à la demande ou la sucette, cherchez les solutions qui lui conviennent.

Comment gérer les pleurs de bébé au retour à la maison ?

L'un des plus grands défis de la période des suites de couches concerne les pleurs de bébé. Pour les jeunes mères et pères, ces derniers peuvent être source de détresse et d'incompréhensions. Il n'est pas rare que les parents se retrouvent à bout de nerfs, après des nuits blanches et des larmes inexpliquées. Le manque de sommeil compte souvent pour beaucoup dans ces réactions...

Et pour cause : après la naissance, il faut apprendre à connaître son enfant, et à décoder ses manifestations corporelles. A-t-il faim ? Est-il fatigué ? A-t-il besoin de réconfort ? Faut-il changer sa couche ou le bercer ? A-t-il mal aux gencives ou au ventre ? Voici autant de questions récurrentes que les parents se posent en permanence.

Vous êtes concernés, et vous avez le sentiment de ne pas savoir comment gérer les pleurs de votre tout-petit ? Tout d'abord, sachez que ce que vous vivez est parfaitement normal. On ne naît pas parent, on le devient. Faites preuve d'indulgence envers vous-même. Au fil des semaines, vous parviendrez à mieux comprendre votre bébé. Ensuite, ne restez pas seuls avec votre détresse. N'hésitez pas à demander de l'aide auprès du corps médical et de votre entourage.

Durant les premiers jours suivant le retour de la maternité, vous pouvez recevoir la visite d'une sage-femme ou d'une puéricultrice (PRADO). Elle peut vous offrir une aide précieuse, pour apprendre certains gestes et décoder les pleurs de votre bébé. Il s'agit d'un droit à ne pas négliger, cette visite étant remboursée par la Sécurité sociale. 

Comment gérer la fatigue au retour à la maison ?

Qu'il s'agisse d'une première naissance ou non, l'arrivée d'un enfant dans la famille peut s'avérer éprouvante sur le plan physique. Pour la majorité des parents, la première difficulté réside dans l'immense fatigue ressentie durant les premières semaines et mois de bébé. Pour y faire face, il est important d'être bien entourés.

Il ne faut pas hésiter à demander de l'aide au corps médical (médecin, sage-femme, etc.), à la CAF (aide à domicile) et à ses proches. Pas question de prendre de tout prendre en charge seuls... Pour effectuer un brin de ménage, cuisiner quelques plats ou garder les grands enfants, n'importe quel coup de main est bon à prendre.

Attention : après une journée fatigante, pas question de faire grimper votre charge mentale en flèche, avec des visites familiales stressantes. Préservez-vous, et planifiez les visites en tenant compte de vos limites et des besoins de votre petit chou.

Si vous avez vécu un accouchement par césarienne, évitez les mauvaises postures et le port d'objets lourds. Laissez votre conjoint porter les packs d'eau et les sacs de courses. Pour gérer la fatigue, écoutez-vous, mettez-vous dans votre bulle et essayez de vous reposer au maximum. Dormez en même temps que votre bébé, et déléguez le maximum de tâches possible.

Comment se passe le suivi médical en post accouchement ?

Une fois rentrés à la maison, les jeunes parents et leur bébé peuvent apprendre à mieux se connaître et organiser leur nouvelle vie. Durant les semaines et mois qui suivent, la maman et le nourrisson bénéficient d'un suivi médical assidu. Du pédiatre, au médecin généraliste, en passant par la sage-femme, une surveillance pluridisciplinaire est essentielle.

Le suivi médical de bébé

Durant ses premiers mois de vie, le carnet de santé de votre bébé compte parmi les documents indispensables. Le développement et le bien-être de votre nourrisson sont suivis de près, et les rendez-vous médicaux s'enchaînent.

En tant que parents, vous devez apprendre certains gestes en matière de soins de bébé. Vous devez prendre soin de l'hygiène de bébé, et procéder au nettoyage du cordon ombilical. Généralement, ce dernier tombe durant la deuxième semaine, mais la cicatrisation s'étend un peu au-delà. Côté alimentation, pas d'inquiétude : contentez-vous de le nourrir à la demande. Veillez à ce qu'il rejette suffisamment de selles et d'urines.

De leur côté, les médecins s'assurent de son suivi médical. Ils contrôlent sa prise de poids et ses réflexes, réalisent les vaccins nécessaires, et surveillent ses paramètres vitaux (rythme cardiaque, température corporelle, etc.). Pour offrir à votre bébé tout le suivi dont il a besoin, veillez à bien respecter les préconisations des médecins. Pour le reste, multipliez le peau à peau et écoutez votre intuition

Le suivi post natal de la maman avec une sage femme

L'accouchement est un événement bouleversant, tant pour le bébé que pour sa chère maman. Pour retrouver la forme et rester en bonne santé, les mères doivent également bénéficier d'un suivi médical. Même après une mise au monde sans encombre, elles ont besoin de repos et de soins.

Elles sont suivies par une sage-femme, qui s'assure de l'absence d'éventuelles complications (risques d'hémorragies ou d'infection, douleurs mammaires, etc.). Si la maman a subi une déchirure du périnée, une épisiotomie ou une césarienne, elle vérifie la bonne cicatrisation. Elle contrôle également le comportement de l'utérus, vérifie qu'il est tonique et qu'il se rétracte correctement.

Enfin, elle s'assure que le périnée fonctionne bien, le cas échéant, elle établit une ordonnance de rééducation périnéale. Cette dernière permet à la jeune maman de bénéficier de séances remboursées, 6 à 8 semaines après l'accouchement.

Attention : après l'accouchement, il est important d'adopter les bonnes postures pour préserver son dos, et limiter les douleurs dorsales. Veillez à garder votre dos droit, et adoptez des positions d'allaitement et de portage confortables. Quand vous le pouvez, reprenez quelques exercices physiques doux pour retrouver un peu de tonus, après la fameuse fonte musculaire de la grossesse.

À qui faire appel après l'accouchement en cas de retour de maternité difficile ?

De nombreux parents idéalisent le retour à la maternité, et subissent une terrible désillusion. Certes, la rencontre avec bébé est un moment de joie et de belles émotions. Mais la période du post-partum s'accompagne également d'une grande fatigue, de nouvelles responsabilités et de grandes montagnes russes émotionnelles.

Pour faciliter le retour à la maternité, il est important d'être au fait de cette réalité et de s'y préparer psychologiquement. Ceci étant dit, ce n'est pas non plus la peine de vous faire des cheveux blancs. Quoi qu'il se passe, vous allez parvenir à trouver vos marques au fil du temps. En cas de difficultés ou si vous vous sentez complètement dépassés, vous pouvez toujours demander de l'aide.

Si votre entourage ne peut pas vous apporter le soutien nécessaire, des organismes se feront un plaisir de le faire.

Vous pouvez bénéficier de l'aide :

  • de la CAF : une aide à domicile durant les 6 premiers mois, pour s'occuper de la maison et des aînés (à condition d'être allocataire et d'avoir déjà un enfant à charge) ;
  • de votre PMI : pour vous aider à mieux vivre votre nouveau rôle de parent et apaiser vos craintes ;
  • d'une conseillère en lactation : pour vous aider à résoudre vos soucis liés à l'allaitement ;
  • d'un psychologue ou d'un psychiatre : en cas de symptômes de dépression post-partum, pour bénéficier d'une prescription pour un traitement adapté. 

Vous avez besoin de soutien ou d'un accompagnement ? N'hésitez pas à demander conseil à votre sage-femme ou à votre médecin traitant, et à consulter des fiches pratiques sur Internet.

Quels sont les impacts de la maternité sur la carrière des femmes ?

Maternité et retour au travail riment encore parfois avec sexisme, discrimination et placardisation, comme nous l’avions vu dans un précédent article.

Par ailleurs, 70% des salariés (84% de femmes et 57% d’hommes) estiment que la parentalité est davantage un frein à la carrière des femmes que des hommes1.

Tout ceci explique aisément les derniers chiffres du rapport sur l’égalité 2021 du Ministère du travail qui indiquent que ce sont les mères qui sont les plus à même, à l’avenir, de réduire leur temps de travail pour mieux assumer leurs responsabilités familiales2.

En effet, nous vivons dans une société encore patriarcale où 82 % des tâches ménagères reposent encore sur les mères et où le plus souvent ce sont les femmes qui portent le poids des contraintes familiales et domestiques, entravant ainsi leur liberté de choix, notamment professionnel3

Quelles sont les normes en vigueur en matière de retour de congés de maternité ?

En tant qu’employeur, il est important de respecter et d’appliquer les normes en vigueur en matière de retour de congé maternité :

  • La salariée doit retrouver l’emploi qu’elle occupait avant son départ en congé ou un emploi similaire, avec une rémunération au moins équivalente (Article L1225-25 du Code du travail).
  • Dans les 8 jours qui suivent le retour, l’employeur doit faire bénéficier la salariée d’une visite médicale de reprise par le médecin du travail. Cette visite médicale ne doit cependant pas être une simple formalité car elle a notamment pour objet de proposer, si elles sont nécessaires, des adaptations du poste ou l’affectation à d’autres postes (Article R4624-32 du Code du travail).
  • La salariée doit avoir la possibilité d’allaiter son enfant pendant les heures de travail et ce pendant un an à compter du jour de sa naissance (Article L.224-2, L.224-3, L.224-4 et L.224-5 du code du travail).

Elle peut également bénéficier d’une réduction du temps de travail d’une heure par jour (30 minutes le matin et 30 minutes l’après-midi). Par ailleurs, la loi impose à toutes les entreprises de plus de 100 salariées de prévoir un local dédié à l'allaitement au sein même des bureaux.

  • Un entretien consacré à ses perspectives d’évolution professionnelle doit également être proposé à la salariée à son retour (Article L. 6315-1 du Code du travail).
  • La salariée au retour de congé a droit aux augmentations générales et à la moyenne des augmentations individuelles perçues ou décidées durant son congé par des salariés relevant de la même catégorie professionnelle ou à défaut, de la moyenne des augmentations individuelles dans l’entreprise (Article L1225-26 du Code du travail).    

Si ces obligations sont spécifiques au retour de congé maternité, elles n’excluent en rien les obligations générales de santé et de sécurité ni bien évidemment celles relatives au sexisme ou à la non-discrimination.

 

Quels autres moyens pour accompagner le retour de congé maternité en douceur ?

D’autre part parallèlement à ces obligations réglementaires, il est intéressant que les entreprises développent une politique plus globale où les besoins sont entendus et pris en compte et où les salariés  sont respectés et valorisés pour ce qu’ils et elles sont. 

Voici quelques d’exemples, non exhaustifs, d’une telle politique respectueuse des besoins des mères (et plus largement des parents et des collaborateurs en général)4  : 

  • Développer une culture du résultat (à contrario d’une culture du présentéisme)
  • Fixer des horaires de réunions respectueux des temps privés 
  • Réserver des places en crèches à proximité du domicile ou du travail des salariés en accueil régulier ou occasionnel, pour permettre un retour au travail plus serein
  • Organiser des webinaires, groupes de parole, conférences, coachings pour libérer la parole et favoriser l’équilibre des temps
  • Sensibiliser les salarié.e.s aux risques psychosociaux et former les managers à repérer les signaux faibles de dépression  en général tout comme ceux  liés aux burnout parental en particulier

Si la mise en place d’une telle politique rencontre la réalité des jeunes mères, elle constituera un véritable levier d’égalité, d’inclusion professionnelle et d’engagement de toutes et toutes.

---

Après l'accouchement et les premiers jours à la maternité, il est temps de regagner votre foyer bien-aimé. Le retour de la maternité marque le début d'une période intense, synonyme d'émotions, de grands questionnements et de difficultés en tout genre. Pour le vivre du mieux possible, prenez le soin de bien vous organiser et de bien vous entourer

1Consultation sur la "Prise en compte de la parentalité dans la vie au travail", BVA et CSEP, 2019.
2Chiffres- clés, Vers l’égalité réelle entre les hommes et les femmes, Ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, 2021. « 43% des femmes salariées et 32% des hommes salariés envisagent de travailler à temps partiel à l’avenir pour mieux assumer leurs responsabilités familiales.»
3Les contraintes et injonctions à la virilité portent aussi en elles leur lot de conséquences comme le rappelle très justement Olivia Gazalé dans son livre « Le Mythe de la virilité », 2019
4Sur ce sujet, je vous invite à lire le guide du « Parental chalenge » qui vous donnera 100 pistes concrètes pour accompagner la parentalité en entreprise : https://parentalchallenge.com 

Voir aussi : 

M'inscrire en crèche

Nos partenaires